Les photographies de norias syriennes de Nicolas Tarek Camoisson sont présentées pour la première fois à Arles. Exposition du 28 juin au 29 septembre 2019, dans la librairie/galerie De natura rerum, dans le cadre du festival Voies off.
Le vernissage de l’exposition NORIA a lieu mardi 2 juillet à partir de 18h, avec Nicolas T. Camoisson – qui est présent pendant toute la première semaine des Rencontres internationales de la photographie. Nicolas Camoisson donne une conférence axée sur l’histoire des norias le vendredi 5 juillet à 17h : Les norias syriennes. Du bois, de l’eau et des hommes.
Outre les photographies, une maquette de noria d’un mètre de diamètre est présentée dans la galerie.
Les norias syriennes
Depuis l’Antiquité, l’homme a déployé son ingéniosité pour puiser l’eau du fleuve afin d’irriguer les cultures et d’alimenter les villes. Dans l’aire méditerranéenne, cet enjeu était vital. De la vis d’Archimède aux norias de courant, de multiples machines hydrauliques jalonnent les cours d’eau et les sources. Les norias de Hama en Syrie, héritières de celles d’Apamée il y a deux mille ans, par leur architecture de bois et leurs dimensions (jusqu’à 21 mètres de diamètre) constituent un patrimoine unique au monde.
Dans la vallée de l’Oronte, étroit couloir fertile au coeur de la steppe aride de Syrie, les grandes roues tournent inlassablement grâce à la seule force du fleuve, élèvent et redistribuent l’eau, en d’éblouissants jeux d’eau et de lumière. Le chant des norias s’entend à des centaines de mètres. Une petite corporation de charpentiers, dépositaires d’un savoir-faire antique, entretient les roues.
Peu avant la révolution de 2011 en Syrie, on ne comptait, au long de l’Oronte, plus que 21 norias en fonction – contre 140 dans les années 1960. Ce déclin n’était pourtant pas irréversible. La situation catastrophique de la Syrie aujourd’hui laisse peu d’espoir au maintien de cette technologie qui a traversé les siècles, et qui pourrait même représenter un exemple pour l’écologie de demain.
Le photographe : Nicolas T. Camoisson
Nicolas Tarek Camoisson est photographe, auteur et éditeur. De 2004 à 2008, il a travaillé sur les norias de Hama, séjournant régulièrement en Syrie pour étudier l’architecture des roues, leur histoire et comprendre le fonctionnement de la corporation unique des maîtres-artisans des norias.
Sélectionné par l’Exposition Internationale Zaragoza 2008 en Espagne, il a réalisé, avec les maîtres-artisans hamaouites, la noria Al Salam (noria de la Paix), roue de 16,50m, qui a vu le jour dans le Parque del Agua de Zaragoza.
Le livre : Les roues interdites
L’ouvrage réalisé avec l’écrivaine Marion Coudert, Les roues interdites. Hommage aux norias syriennes et à leurs artisans (Editions Ici et là, reportages poétiques, 2016, 40€, disponible à la librairie De natura rerum) est à la fois un magnifique livre de photographies sur les norias, leur beauté, leur insertion dans le paysage, mais aussi sur les artisans et leurs techniques. En hommage à la paix et à la beauté, il est rythmé par des calligraphies de Hassan Massoudy. Un dossier historique et archéologique conclut l’ouvrage.
La galerie : De natura rerum
De natura rerum est une librairie/galerie dédiée à l’Antiquité, active à Arles depuis juillet 2018. C’est la seule librairie spécialisée sur l’Antiquité, toute l’Antiquité, dans la moitié sud de la France. La galerie expose des œuvres d’art – dont des photographies – en lien avec l’Antiquité. Une cave à bières et cervoises artisanales de Provence et une épicerie antique complètent le dispositif. De natura rerum s’inscrit dans le paysage culturel très actif de la ville d’Arles, tant dans le domaine de la photographie (Rencontres d’Arles, Voies Off) que dans celui de l’Antiquité (Festival Arelate/Peplum). De nombreuses rencontres, dédicaces, lectures, dégustations, concerts, sont organisés tout au long de l’année (agenda).
Contact
Nicolas de Lavergne, 06 35 31 07 78
nicolas@denaturarerum.fr