« Non seulement tous les monstres sont des hommes, mais tous les hommes, même en Occident, même les plus beaux, nobles et pieux, sont des monstres. » Rencontre avec Pierre-Olivier Dittmar, historien, qui a édité et traduit Les Monstres des hommes (Honoré Champion, août 2024).

Les monstres des hommes. Un inventaire critique de l’humanité au XIIIe siècle

Honoré Champion, « Classiques », août 2024
Edition bilingue, avec ses enluminures, traduite, présentée et annotée par Pierre-Olivier Dittmar et Maude Pérez-Simon

Comment les monstres viennent-ils à la littérature ? A la fin du XIIIe siècle, « Les Monstres des hommes » constitue la première tentative en français et en vers de chanter la diversité des formes humaines. Les peuples monstrueux ne sont pas seulement décrits, mais dotés de coutumes désarmantes et présentent une remarquable proposition d’anthropologie spéculative. Chaque monstre d’Orient trouve ici son équivalent dans la société occidentale, dont le texte fournit une critique radicale : non seulement tous les monstres sont des hommes, mais tous les hommes, même en Occident, même les plus beaux, nobles et pieux, sont des monstres.

Ce texte, conservé dans un manuscrit unique, pratiquement inconnu, qui fait alterner tristesse et colère, érudition et effets d’oralité, appels à la révolte et obscénité, est ici traduit pour la première fois. Il est accompagné dans cette édition des miniatures, indispensables à la compréhension du texte.

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