Samedi 9 novembre à 11h, nous recevons Florence Dupont, agrégée de Lettres classiques et professeur émérite de latin, qui tout au long de sa carrière, a exploré en anthropologue l’Antiquité, de l’érotisme et la nourriture à Rome, au théâtre romain et à la tragédie grecque, renversant nombre de représentations classiques.
Florence Dupont vient à Arles pour participer aux 36e Assises de la traduction littéraire, dont la thématique est en 2019 : Et vous trouvez ça drôle ? De l’humour en traduction. Programme complet ici. Vendredi 8 novembre à 17h15, Florence Dupont donne une conférence : “Fausses langues : que traduire ? ”, en abordant en particulier le théâtre de Plaute.
Quelques publications disponibles de Florence Dupont
L’Antiquité, territoire des écarts. Entretiens avec Pauline Colonna d’Istria et Sylvie Taussig, Albin Michel, itinéraires du savoir, 2013, une passionnante biographie intellectuelle et une revisitation des principaux chantiers initiés par F. Dupont dans sa carrière (nourriture, sexualité, ethnopoétique…).
Plaute, Théâtre complet, Les Belles Lettres, 2018, une nouvelle traduction prenant compte la place centrale de la musique et du jeu dans le théâtre romain.
L’érotisme masculin dans la Rome antique, F. Dupont et T. Eloi, Belin, 2001, un essai roboratif sur la non pertinence de la notion moderne de sexualité pour dessiner l’érotisme romain.
Les monstres de Sénèque, Belin, 2011 [1995]. Une invitation, pour les gens de théâtre, à inventer, à partir de cette théâtralité perdue et retrouvée, des formes contemporaines d’expression.
Sénèque, Théâtre complet, traduit et présenté par F. Dupont, Actes Sud, Thésaurus, 2012.
Le plaisir et la loi. Du banquet de Platon au Satiricon, La Découverte 2002 [1977].
Façons de parler grec à Rome, sous la direction de F. Dupont et E. Valette-Cagnac, Belin, 2005.
Fausses langues : que traduire ?
Conférence de Florence Dupont pour les Assises de la traduction littéraire, vendredi 8 novembre.
Comment traduire une langue imaginaire dans une comédie ? Des passages qui ressemblent phonétiquement à des langues réelles mais n’ont aucun sens ? C’est le cas du faux turc dans le Bourgeois gentilhomme de Molière, du faux allemand dans le Dictateur de Chaplin et du faux punique dans le Carthaginois de Plaute. Le public reconnaît la langue que le texte imite mais comprend aussi que ce texte est un faux, qu’il ne dit rien, il n’est que la caricature sonore de cette langue. Ce qui le fait rire. Comment traduire ? Faut-il traduire ? Le public romain connaissait les sonorités de la langue carthaginoise, sans pour la plupart savoir ni connaître cette langue, mais aujourd’hui où plus personne ne connaît le carthaginois, conserver ce magma sonore ferait-il encore rire ? Le défi ne consisterait-il pas à trouver aujourd’hui un équivalent : une langue que le public français ne connaît pas en général mais dont il reconnaîtra la caricature sonore ?